mercredi 7 septembre 2011

Hot Fuzz

   Bien motivée pour des raisons externes, je me lance dans la chronique d'un film sur lequel j'ai tellement à dire qu'il faudrait au moins trois chroniques pour tout dire : Hot Fuzz !


   Histoire de, voici le synopsis : un officier de la police de Londres ("le Service") obtient de si bons résultats dans son travail (et fait passer ses collègues pour des buses) qu'il se retrouve muté dans un patelin en région rurale. Il s'attend bien sûr à ce que ses talents soient gaspillés dans un village aussi tranquille, mais Sandford, Gloucestershire n'est peut-être pas aussi tranquille qu'on pourrait le croire...

   Ce film, que nous pouvons qualifier de film d'action / policier, étant donné que "film qui déchire sa race" n'est pas une catégorie malgré que j'aimerais bien (et c'est mon blog, j'fais c'que j'veux !), est réalisé par Edgar Wright, à qui on doit déjà Shaun of the Dead, un segment de Grindhouse, et plus tard Scott Pilgrim sur lequel je vais me jeter. Un jeune réalisateur anglais très prometteur ! (et un bogoss, mwaha)


   Les coupables :

- Simon Pegg (Shaun dans Shaun of the Dead, Benji dans Mission Impossible III, et Scotty dans Star Trek 2009, et Graehme dans Paul) incarne le sergent Nicholas Angel, super-flic de choc, déporté contre son gré. Pour lui, la Loi et rien d'autre. Il représente la Loi, tout le monde respecte la Loi, tout est noir ou blanc. Merci de ne pas insérer ici de blague "La Loi, c'est MOI !", elles appartiennent au juge Dredd.

- Nick Frost (Ed dans Shaun of the Dead, Clive dans Paul, ou encore le disc-jockey Dave dans Good Morning England), dans le rôle de Danny Butterman, le collègue et équipier incompétent associé à Nick, qui voudrait bien être un grand policier et ne pas manquer toutes les scènes d'action. Autant dire qu'il va être servi !

- Jim Broadbent (Brazil, le professeur Slughorn dans Harry Potter, Gangs of New York, Indiana Jones 4, et bien d'autres), aka l'inspecteur Frank Butterman. Qui mène son petit poste de police pépère d'une main de velours dans un gant de velours, en essayant de son mieux d'éviter les vagues et les écueils, pour que Sandford reste un agréable petit village. Le plus agréable de toute l'Angleterre !

- Timothy Dalton (deux tonnes de trucs, mais son acte de bravoure principal reste d'avoir incarné James Bond à deux reprises) qui joue Simon Skinner, le gérant du supermarché. A vrai dire, il ne fait pas grand chose, à part porter des fixe-chaussettes, et promener sa classe et ses yeux verts dans le village qu'il aime tant et qu'il veut garder aussi agréable que possible.

- pour résumer : dans l'équipe de police, on a encore Paddy Considine (qui a fait des trucs bien durs, genre Dead Man's Shoes) et Rafe Spall (Hooligans, et c'est le fils de Timothy Spall AKA Queudver) en tant qu'Andrew et Andrew. Indice : Paddy Considine, c'est celui qui a une moustache

- parmi les habitants du village, notons le révérend joué par Paul Freeman  (l'irremplaçable Bellocq, adversaire d'Indiana Jones dans le premier film), et Stephen Merchant qui a perdu son cygne (et a comme titre de gloire d'être la voix de Wheatley dans Portal 2, et ça, je squeale !)

- et quelques cameos en vrac : Bill Nighy (Pirates des Caraïbes), Steve Coogan (Une nuit au musée) et Martin Freeman (H2G2) en policiers londoniens, David Bradley (Rusard dans Harry Potter) qui coupe des haies, Peter Jackson de Noël, et Cate Blanchett et ses lunettes de protection. ET si je continue, on est encore partis pour une bonne heure, donc la suite !

   Et maintenant, le résumé spoiler par spoiler, qui sera quelque peu coupé, parce que ce film n'est pas facile du tout à résumer :

   Comme vous l'avez certainement saisi, Nicholas Angel est fort. Très fort. Il est très doué, très renommé, très admiré et très efficace. Et donc, ses collègues et supérieurs en ont un peu marre de passer pour des neuneus à côté de lui. Une petite conspiration, et voici le sergent Angel muté dans un petit village de province où il ne se passe rien. Personne ne le retient, pas même son ex-petite amie, et il part donc pour la nature sauvage avec sa valise et son plant de lys. En effet, Sandford est un petit village tranquille. Très tranquille. Le modèle même du village modèle. Avec une église, une échoppe, des gens gentils, un village miniature, et tout le reste, et même une fontaine avec des donateurs ! Mais un petit village où le respect de la loi a l'air assez laxiste. En effet, avant même d'être en service, Nick se retrouve déjà à arrêter un certain nombre de poivrots.

   Le lendemain matin, il prend effectivement son poste, et rencontre l'équipe de bras cassés qui va lui coller aux basques et qu'il va devoir supporter : un équipier incompétent qui l'admire avec de grands yeux, un inspecteur en chef paternaliste, et une bande d'ahuris qui lui en veut de venir leur donner des leçons. Le thème millénaire des villes contre les campagnes, quoi. Nick se fait très vite à son job : arrêter les petits délinquants, faire des conférences, supporter Danny, vérifier les vitesses de conduite. A cette occasion, il fait la rencontre d'un acteur qui conduit comme une caisse en en faisant (des caisses). Ce qui permet à Nick de faire l'expérience du théâtre de campagne (ça vaut le détour).

   Le lendemain matin, l'acteur et sa partenaire sont retrouvés décapités. Un accident, d'après tous les policiers présents. Tous, sauf Nick qui trouve ça un peu bizarre. Et d'autant plus qu'un autre "accident" met hors course un riche commercial, puis lors d'une fête, un reporter fouineur. Nick commence à se dire qu'il y a un poireau dans le potage, pour être rencontré avec incrédulité, colère, moquerie et quelques autres ressentiments par le reste de l'équipe. Bien déterminé à démontrer qu'il y a un truc qui cloche, Angel mène l'enquête malgré tout, pour prouver l'existence d'un meurtrier. Il ne tarde pas à avoir la preuve, puisque l'une des habitantes se fait tuer sous ses yeux. N'écoutant que son courage, le fabuleux inspecteur poursuit l'homme en cape noire sans cheveux argent, mais il se fait semer comme un gros boulet. Néanmoins, il SAIT !!

   Avec son aréopage de policiers, Nick débarque pour arrêter Simon Skinner, et comme on en est qu'à la moitié du film même pas, il se fait remballer comme un loser. Bien sûr, il a alors une illumination, qui ne donne pas plus de résultats parce que ses collègues commencent à se demander s'il n'a pas quelques aérations dans la mansarde. Du coup, il rentre chez lui pour réfléchir à tout ça avec une verveine et ses pantoufles. Mais IT'S A TRAP !! Le policier en sait trop ! S'ensuit un combat avec un gorille qui se finit avec un chimpanzé, je vous laisse la surprise. Maintenant, Nick est bien décidé à régler cette affaire, et il se rend à la Cachette Secrète pour arrêter les méchants. Contrairement à ce qu'il pense, il n'y a pas de méchants, mais une Conspiration : la Ligue des Mauvais mutants la Confrérie du voisinage ! Dont le but est de faire du village l'endroit le plus agréable d'Angleterre, quoi qu'il en coûte. N'écoutant que la Loi, Nicholas tente de les arrêter, mais peine perdue. Durant la poursuite qui suit, Nick se rend compte que les Bons Voisins sont encore plus siphonnés qu'il ne le pensait, et il ne doit la vie sauve que grâce à un petit tour de passe-passe de Danny, qui lui permet de mettre les voiles.

   Sur la route de Londres, Nick fait un virage mental à 360 180 degrés, et se dit qu'il va pas laisser ces paysans faire la loi, nanmaisoh ! Il est temps de prendre les choses en main. Un petit détour lui permet de s'équiper avec assez d'armes pour toute une armée, et en avant ! S'ensuit suffisamment de scènes d'action pour satisfaire n'importe qui, où Nick, d'abord seul, puis avec Danny, affronte les vils villageois l'un après l'autre et les défait. Bien sûr, on ne peut tirer qu'un certain temps avant que la police n'arrive et ne mette tout le monde au pas. Mais Nick est trop fort, rappelons-le. Et en deux temps trois mouvements, la bande des bras cassés non seulement se rend compte qu'il y a anaconda sous gravillon et que tout est pourri, mais aussi deviennent compétents et efficaces. Comme démontrer dans la scène suivante, où tout le groupe prend d'assaut un supermarché, afin d'attraper les méchants qui restent.

   Malgré tous leurs efforts et leurs tactiques, les méchants persistent à s'échapper, et Nick et Danny se lancent à leur poursuite. Et comme Nick est plus doué, les méchants se plantent dans le village miniature, et pas les gentils. Le vaillant sergent montre à Simon Skinner qui c'est, le meilleur, à grands renfort d'infusion de phalanges, et son comparse apprend à ses dépends qu'il vaut mieux surveiller la banquette arrière et mettre sa ceinture quand on fuit. Les vilains sont donc sous les verrous, et les flics de Londres reviennent chercher Nick, parce que visiblement, il était le seul rempart de la ville contre les hordes barbares. Sauf que Nick, il est bien content là où il est, maintenant, et il veut rester à Sandford, le plus joli petit village d'Angleterre.

   Je vous laisse la dernière péripétie, mais tout est bien qui finit bien : Nick devient inspecteur en chef à Sandford, il fait régner la Loi, et il n'est plus aussi coincé, mais il est devenu un flic trop cool et chébran. Avec une voiture cool et tout et tout, et c'est la fin !

  Et les détails habituels :

   Image : Bien filmé, bien cadré, pas grand-chose à redire. Un ou deux travellings latéraux qui peuvent troubler un peu, mais c'est vraiment critiquer pour critiquer !

   Interprétation : au poil ! Ils sont tous bons dans leurs rôles, mais je retiens Simon Pegg parce qu'il fait des tronches absolument abominables, Timothy Dalton, parce que sa classe et son côté "je suis evil, mais charmant" transparaissent même sans sa voix d'origine, et David Threlfall (Martin Blower) qui en fait des caisses absolues, ça en devient fascinant !

   Musique : David Arnold (qui a fait la musique du dernier Casino Royale, de la nouvelle série Sherlock Holmes, de quelques autres James Bond, Stargate, Independance Day, ...) a signé une musique qui ne m'a pas vraiment marquée, mais le choix des chansons est assez bon pour accompagner ça.

Le point critique :

Ce film est un véritable hommage au Chekhov's Gun. Chekhov disait que si, dans une pièce, il y a un fusil chargé sur la cheminée, ce fusil doit avoir tiré à la fin de cette pièce. En bref, un élément introduit dans l'histoire devient significatif et/ou utile. Dans ce film, autant dire qu'on a une Chekhov's première partie. A tel point que c'en est amusant de trouver où et comment les éléments du début seront mis en jeu.

Malgré le ton comique de l'ensemble du film, certaines scènes présentent du gore en couches copieuses, et ce changement de ton put surprendre, mais de manière amusante, cette variation et leur rareté les rendent plus frappantes et plus efficaces.

Dans l'ensemble, un film extrêmement divertissant, amusant, surprenant, avec plein de scènes d'action, d'amitié forte et virile, de rebondissements, avec de bons acteurs. Indice d'amusement : à force de rire, je suis quand même tombée de mon siège dans le cinéma. C'est pas rien.

La note : 18/20 !

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