samedi 7 avril 2012

Scott Pilgrim vs. The World

   Après une longue absence sur ce blog pour cause de vie, voici enfin une nouvelle chronique. Geeks et geekettes, ouvrez vos esgourdes ! Voici un film pour vous (et pour tous les autres, on est pas sectaires !). Posez vos manettes, vos jeux, vos livres de SF ou tout ce que vous étiez en train de faire (et que je ne veux pas savoir), et venez tous écouter la fabuleuse histoire de Scott Pilgrim vs. The World !


   Une adaptation de comic de plus à venir tomber dans mes filets. A ce rythme-là, on aura bientôt fait le tour. Qu'est-ce qui différencie Scott Pilgrim des autres ? Déjà, c'est un roman graphique canadien. Ecrit par Bryan Lee O'Malley, et publié entre 2004 et 2010 de l'autre côté du rift atlantique, qui narre les aventures du personnage du même nom (Scott, bien sûr, pas Bryan, atlantique ou publié), dans sa lutte pour conquérir la belle Ramona. Dit comme ça, on pourrait penser à un roman à l'eau de rose, mais ne vous y laissez pas tromper : il y a de tout, dans Scott Pilgrim, et pour tout le monde ! En plus, il est réalisé par Edgar Wright, qui a déjà fait Hot Fuzz et Shaun of the Dead, et qui non content de connaître son métier, sait visiblement faire des films qui tiennent le haut du panier. Que du tout bon !

   Les acteurs :

- Michael Cera (vu dans L'an 1 - des débuts difficiles et dans Juno) est le Scott Pilgrim du titre. Looser, geek, musicien et un brin crétin, on peut immédiatement en déduire que c'est l'homme idéal. Ajoutez à ça qu'il est le meilleur combattant de la région, et vous êtes en route pour une histoire sans aucun sens. 

Il n'en a pas l'air, mais c'est le héros. L'air navré est là à juste titre.

- Mary Elisabeth Winstead (Lucy McLane dans Die Hard 4, et elle était dans Black Christmas, le remake, et dans Death Proof) est la mystérieure Ramona Flowers, fraîchement débarquée dans la petite ville de Toronto, qui cache un lourd secret que n'importe qui ayant vu la bande annonce connaît, et qui se passerait bien de l'attention de Scott.

- Ellen Wong (que je n'ai vu nulle part, alors si quelqu'un a vu Combat Hospital...) est Knives Chau, la petite amie de Scott. Elle est très amoureuse, et voit d'un oeil mauvais arriver cette nouvelle rivale pour l'affection de son geek.

- Jason Schwartzman (Louis XVI dans Marie-Antoinette, et qui était dans Ma sorcière bien aimée et dans A bord du Darjeeling Limited) est le mystérieux Gideon Graves sur lequel je ne peux rien révéler sous peine de spoiler (ça m'arrange, d'ailleurs).

- Kieran Culkin (vu dans Maman, j'ai raté l'avion et Maman, j'ai encore raté l'avion (dans ses jeunes années), ainsi que dans Les Puissants que j'ai vu il y a longtemps, et je ne citerai pas Elle est trop bien) est Wallace Wells, le colocataire gay, légèrement alcoolique et absolument sans morale de Scott. Un joyeux drille.

 Un petit coup de Kieran Culkin pour la route.

- Allison Pill (qui était dans la série Les Piliers de la Terre, Minuit à Paris, Harvey Milk, Coup de foudre à Rhode Island et un certain nombre d'autres trucs) est Kim Pine, la batteuse du groupe de Scott Pilgrim, qui subit ses idioties avec un sarcasme éblouissant et de vagues envies de meurtre.

- Mark Webber (que je n'ai vu nulle part mais qui était dans plein de films) et Johnny Simmons (qui était dans Evan tout-puissant, et qui a joué le jeune Spirit dans The Spirit) sont les deux autres membres du groupe, Stephen Stills et Young Neil. Un oeil avisé qui n'est pas le mien aura noté que Stephen Stills et Neil Young sont deux musiciens très connus (voir Crosby, Stills, Nash & Young). 

- enfin, pour épaissir cette liste déjà longue, citons encore Chris Evans (La Torche humaine dans les 4 fantastiques et Captain America dans le film du même nom) est l'acteur Lucas Lee, et Brandon Routh (qui était Superman dans Superman Returns) est Todd Ingram, un joueur de basse rival de Scott.

De gauche à droite : Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Johnny Simmons, 
Ellen Wong, Allison Pill et Mark Webber. Une belle brochette de vainqueurs.

   Le résumé qui, espérons-le, sera davantage plein d'humour que cette liste de course : 

   Dans la lointaine petite ville de Toronto, Canada, vit Scott Pilgrim le Looser. Scott est content, il a un groupe plutôt pas mal (qui s'appelle Sex Bob-Omb), une petite amie plutôt pas mal,  et un colocataire plutôt pas mal (comprendre : il le supporte). Les choses se présentent donc plutôt bien pour lui. Mais voilà qu'un jour, alors qu'il se balade avec Knives, sa route croise celle d'une mystérieuse demoiselle aux cheveux roses qui capte son attention. Et désormais, il n'a plus qu'un but : découvrir l'identité de cette étrange créature qui peuple jusqu'à ses rêves. 

   Heureusement, l'individu-qui-sait-tout-sur-tout lui donne les informations qu'il cherche sur la mystérieuse Ramona Flowers, et dorénavant, Scott n'a plus comme but que de mettre la main sur elle, tout en cachant l'histoire à sa petite amie qui continue d'être dingue de lui, et en devant un combat de groupes avec Sex Bob-Omb qui ne brille pas au firmament des groupes de rock.

   Les choses ont l'air déjà assez compliquées, et, me direz-vous, assez plan-plan, genre téléfilm romantique de la 1. Au moment précis où des regards complices commencent à s'échanger entre Scott et Ramona, certains pourraient même sortir de la salle en maudissant mon nom jusqu'à la cinquième génération incluse et m'envoyer des vidéos de Un automne à New York (je HAIS Un automne à New York). C'est à ce moment précis qu'un individu habillé en pirate traverse le plafond en criant "MONSIEUR PILGRIM !!". C'est à ce moment précis que, si jamais votre intérêt était en train de vadrouiller du côté des éclairages ou de votre voisin(e), il revient immédiatement se fixer sur l'écran.

 Voici qui vous aidera à concentrer votre attention sur cette chronique. 
(Merci, Brie Larson)
(vous vous attendiez à une image en rapport avec le texte, hein ?)

   Car voici le spoiler qui n'en est pas vraiment un pour quiconque a vu une bande-annonce du film : Ramona a sept ex maléfiques qui ont formé une ligue ayant pour but de détruire n'importe quel individu lui manifestant un intérêt romantique (envers Ramona, pas envers la ligue). Afin d'atteindre le coeur de sa belle, outre devoir anoncer la nouvelle à Knives et mener le groupe à la victoire, Scott va donc devoir affronter sept individus tous plus décidés à en découdre (et, il faut bien le dire, particulièrement siphonnés)...

 Bon en fait, il a des moments cool, comme vous pouvez le voir.

   L'analyse :

   Image : Edgar Wright [insérer ici une phrase sur-utilisée sur ce blog]. Images claires, bons cadrages, combats filmés de manière dynamique sans être trop lourde ou trop floue. Les transitions sont sympathiques et amusantes, et, cerise sur le juteux gâteau crémeux, l'intégration de tout plein de petits éléments plus ou moins geeks rend le visionnage très amusant. Et chantilly sur la cerise, l'ajout à la narration de petits dessins et de flash backs par / dans le style de Bryan Lee O'Malley tout droit tirés du comic. En bref, c'est très cool.

 Et une rouste pour le vil malandrin !

   Musique : qui dit film avec un groupe de rock dit musique. Diverse, variée, écrite et rassemblée par un certain Nigel Godrich (qui n'en a fait que trois autres), elle comporte des chansons écrites par Beck, des chansons plutôt sympathiques, un bout de musqiue de Final Fantasy, un morceau des Stones qui passait par là, dans l'ensemble, bien agréable. Une petite préférence pour Black Sheep et Garbage Truck (disponibles en bonus à la fin de cette chronique), ainsi que l'adorable We hate you, please die.
Second bonus de geek qui m'a régalée dès le début. Pour lire la prochaine phrase, vous êtes priés de vous lever, de monter sur votre table, de mettre vos mains en porte-voix et de crier très fort qu'IL Y A DES BRUITAGES DE ZELDA DANS CE FILM ! Ensuite, merci de descendre et de faire comme si de rien n'était (et de fermer cette page) (je ne saurais être tenue pour responsable de vos agissements).

   Interprétation : je vous rassure : elle est bonne. Michael cera fait le benêt avec une bonne application, Mary Elizabeth Winstead est tout ce qu'il y a de cool avec ses cheveux roses, les neuneus font les neuneus, Brandon Routh se montre un crétin particulièrement convaincant, Jason Schwartzman et Satya Bhabha (qui joue Matthew Patel) en font des caisses avec une certaine délectation. Dans l'ensemble, des acteurs plus ou moins connus (je n'avais encore entendu parler ni de Michael Cera, ni de Jason Schwartzman, et je n'ai reconnu que Brandon Routh et Mary Elizabeth Winstead), pas des têtes d'affiche, mais au vu du résultat au niveau de l'interprétation, on ne peut que s'incliner devant ce choix.

 De gauche à droite : Anna Kendrick (qui joue la soeur de Scott), Jason Schwartzman et sa moustache, Brandon Routh et sa tête de plus que les autres, Edgar Wright 
qui a l'air de bien s'amuser, Michael Cera et Mary Elizabeth Winstead.

   Le point critique :

   Malgré ce que certains mal intentionnés pourront dire, je suis un peu geek sur les bords. Alors un film orienté pour les geeks, j'ai sauté dessus (bon, on m'a un peu poussée dessus, mais hein bon). Et ça m'a plu. Grave.

   En plus, quelle chance, j'ai lu le comic. Après avoir vu le film, certes, mais j'ai lu les six tomes, la totalité de l'oeuvre, et notons au passage que ce comic est très drôle, très bien écrit, que le dessin est sympathique, et que je vous le conseille. En ce qui concerne l'adaptation, les avis divergent. Pour concentrer six livres en un film d'environ deux heures, il faut logiquement couper des trucs, en changer d'autres, raccourcir. Certaines personnes trouveront ce saucissonage mal fait et supprimant des éléments essentiels. Pour ma part, je suis de l'avis inverse. Certes, il manque un certain nombre de choses, de personnages tout ça, et certains raccourcis sont un peu étonnants, mais dans l'ensemble, l'adaptation tient tout à fait la route, sans (grands) trous dans le scénario, et reste suffisamment fidèle pour ne pas faire peur à quelque fan que ce soit.

Faites taire l'auteur, quelqu'un...

   Anecdote anecdotique : Scott Pilgrim vs. The World est le seul et unique film que j'ai vu en  québécois, en anglais sous-titré et en français. Ce qui fait que je suis bien placée pour juger de la qualité des traductions et ce genre de blagues. Et je le dis et l'affirme, la verstion originale est la meilleuse. Cependant, les deux autres versions ont tout de même chacune leur fournée de bonnes blagues et jeux de mots. Je vous recommande donc les trois, de préférence dans cet ordre : version québécoise, version française, version originale.

 Vous reprendrez bien un peu de Mary Elizabeth Winstead ?

   Alors, que ressort-il de tout ça que vous n'ayez pas deviné comme des grands ? Scott Pilgrim est un bon film. Pas uniquement destiné aux geeks, malgré de petites blagues et allusions semées un peu partout. Avec son mélange de romance bizarre, de combat, de drôlerie, de n'importe quoi ambiant, et réalisé avec le style un brin particulier d'Edgar Wright et son humour légèrement décalé, Scott Pilgrim vs. The World reste un bon film qui satisferont tous ceux qui aiment les films légèrement déjantés. Cependant, certaines personnes pourraient ne pas accrocher, ou se laisser tromper par les premières minutes du film et penser voir un film romantique (j'en veux pour preuve les personnes qui sont sorties de la salle au moment cité plus haut où un individu traverse le plafond). Je recommande donc ce film aux geeks, aux fans d'Edgar Wright, à tous ceux qui ont un bon sens de l'humour et un léger grain, à tous ceux qui aiment les comics, et bien sûr, qui sont déjà fans de Scott Pilgrim ! Bref, jetez-vous dessus !

   La petite note : 17/20

 Et hop, tout le casting ou presque d'un coup !

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